Pour ceux qui l’ignoreraient encore – j’en étais la semaine passée alors qu’avec mon concepteur-rédacteur nous étions affairés à une signature de marque – une antonomase est une figure de style qui consiste à remplacer un nom commun par un nom propre – ou inversement. Ainsi, le “Petit père des peuples” a longtemps désigné le camarade Staline tandis que chacun sait que « Le quai d’Orsay » évoque « le ministère des Affaires étrangères ».

Mais l’antonomase n’est pas réservée aux seuls personnages célèbres ni aux lieux de pouvoir, de tourisme (« La Venise du Nord ») ou aux corps constitués (« La Grande muette »). Certaines marques ont réussi à en produire à partir de leur nom. De remarquables performances dont n’auraient sans doute pas osé rêver leurs créateurs mais qui font que leurs commanditaires passent à la postérité.

Petit exercice ! Qui saurait traduire « en français » la composition suivante :
« À l’aide d’un bout de Scotch il remit le Post-it (stabiloté) sur la porte du Frigidaire puis claqua la porte avant de prendre l’Escalator. Sorti, il remonta la fermeture Éclair de son blouson, rangea son Dictaphone dans sa poche puis enfourcha sa Mob’. Un coup de Sopalin sur la visière de son casque, le Velcro de sa mentonnière arrimé, il mit un coup de Klaxon aux voisins et démarra. Direction le Jacuzzi ! »